Le kiwi : le fruit du mois de février
Produits de saison - 25 janv. 24
Dans l’hémisphère nord, le kiwi se récolte avant les premières gelées hivernales, en général, courant novembre. Pour conserver les kiwis en hiver le plus longtemps possible, on les place dans un lieu frais (environ 5°) et aéré. Ils se conservent ainsi plusieurs mois et se dégustent par conséquent tout l’hiver. Saviez-vous que les kiwis poussent sur l’actinidier, un arbuste qui prend l’allure d’une liane, dont le nom savant est l’actinidia chinensis ? Une plantation de kiwis s’appelle une actinideraie.
Le kiwi, arrivé en France dans les années soixante-dix, est exceptionnellement riche en vitamine C. D’où son succès immédiat. Deux kiwis couvriraient 100% des besoins quotidiens en vitamine C chez l’adulte.
En France, un milliard de kiwis sont consommés chaque année. Cela représente une consommation d’environ 3 kilos de kiwis par ménage français et par an. Il est à noter que les kiwis sont essentiellement vendus à l’unité, une survivance de l’époque où les kiwis venaient principalement de Nouvelle-Zélande.
À maturité, la pulpe du kiwi généralement verte (parfois jaune pour certaines variétés, voire mi-verte-mi-rouge) est sucrée et acidulée, entourée d’une peau souvent brune et duveteuse, et contient une centaine de minuscules graines noires comestibles.
Les autres noms du kiwi sont entre autres, la groseille de Chine, la souris végétale (à ne pas confondre avec la plante souris), actinide de Chine (traduction du nom scientifique) ou actinidier (chez les pépiniéristes). Le nom vulgaire en chinois est míhóutáo, soit “pêche (tao) de macaque (mihou)”.
Actinidia vient du grec aktis qui signifie “petit rayon”, comme une roue de vélo.
Où le kiwi est-il cultivé ?
Originaire de Chine, le kiwi est arrivé en France, dans l’Adour, en passant par les États-Unis et la Nouvelle-Zélande. Le kiwi doit être cueilli le plus tard possible à la fin de l’automne, si possible avant ou juste après la première gelée pas trop sévère. Seuls les kiwis de l’Adour bénéficient de l’indication géographique protégée et d’un label rouge.
La Chine reste le premier producteur mondial avec 1,8 million de tonnes annuelles, la Nouvelle-Zélande étant troisième. En 2022, la France a produit 45 691 tonnes de kiwis par 1 500 producteurs sur 3 777 hectares de vergers, ce qui en fait le sixième producteur mondial et le troisième européen.
En France, on compte trois régions cultivatrices de kiwis : le Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine et Occitanie), le Sud-Est (Corse et Rhône-Alpes) et l’Ouest (Bretagne et Vallée de la Loire)
Le climat méditerranéen du Sud-Est convient particulièrement au kiwi grâce au soleil de la Corse et celui de Rhône-Alpes (si le mistral ne casse pas les cannes – branches – du kiwi) qui concentrent 21% de la production française.
[Sources : Wikipedia, Agreste – novembre 2023 –, lekiwidefrance.fr, https://www.jardiner-malin.fr]
L’extension du kiwi hors de Chine
En Europe
Entre 1843 et 1845, l’Anglais Robert Fortune est chargé par la Royal Horticultural Society d’expédier de Chine des feuilles et des fleurs séchées d’actinidia chinensis.
Le botaniste français Jules Émile Planchon réalise alors, en 1847, la première description de ces spécimens. En 1899, Ernest Henry Wilson rapportera d’autres spécimens, ce qui valut au fruit d’être parfois surnommé groseille de Wilson. En Europe, des fruits pas plus gros que des noix sont produits.
Des plants ont été importés aux États-Unis à la fin du XIXe siècle et en Nouvelle-Zélande en 1904. La plante, à cette époque, était surtout recherchée essentiellement dans un but ornemental. Depuis 1917, en France, on parlait de “groseille de Chine” en raison de son goût rappelant celui de la groseille à maquereau. En France, l’unique plant femelle étudié au Muséum national d’histoire naturelle de Paris, qui fructifia pour la première fois en 1937, donna une récolte de 85 kilos en octobre 1940. Les chercheurs mirent alors en évidence ses vertus antiscorbutiques et sa teneur exceptionnelle en vitamine C, sans directement faire part aux arboriculteurs français de leurs travaux.
Intensification de la culture en Nouvelle-Zélande
Le Néo-Zélandais Alexander Allison planta chez lui des graines rapportées de Yichang par Isabel Fraser en 1904. Ces plants porteront leurs premiers fruits vers 1910, amorçant le début d’une industrie qui se révèlera considérable pour le pays.
La plante a d’abord été cultivée dans les jardins particuliers, mais la plantation commerciale a commencé en 1934, avant de commencer à exporter des actinidia dès 1953. Par sélection, les Néo-Zélandais ont obtenu des variétés produisant des fruits de gros calibre (plus de 100 grammes).
En 1935, un plant a été importé en Californie, ce qui donnera un nouveau tournant de production.
Dans les années quatre-vingt, la Nouvelle-Zélande a promu ce fruit à travers le Kiwifruit Export Promotion Committee (KEPC, créé en avril 1970), ainsi que la Fédération du kiwi.
Variétés françaises de kiwis
Dans les années soixante, un architecte français en poste en Chine, Jacques Rabinel, rapporta quelques fruits qui lui avaient été offerts. Il les présenta au responsable du Jardin des Plantes à Paris. Peu de temps après, il fut le premier fournisseur français de plants à Pessac-sur-Dordogne, en Gironde.
L’actinidia ne prend véritablement son essor qu’à partir des années quatre-vingt. Deux variétés de kiwis ont été sélectionnées en France pour pallier la suprématie du Hayward, variété de kiwi dominant le marché de ce fruit. Les variétés Belle de Chine et MontCap ont été sélectionnées.
Belle de Chine est une variété de kiwi jaune, glabre au goût citronné. Elle n’est commercialisée qu’en France et en Nouvelle-Zélande.
Cependant, la Belle de Chine, bien que très productive et adaptée au climat du Sud-Ouest, est une variété fragile et vulnérable. Pour résoudre ces problèmes, elle peut être greffée Hayward. Elle a néanmoins la même résistance au gel.
MontCap est une variété non protégée, plus précoce que la variété Hayward (qui domine le marché mondial) et au calibre supérieur. Le goût de ce kiwi est plus doux. Elles se sont développées et répandues dans le sud-ouest français par l’intermédiaire du pépiniériste Alias. Cependant, cette variété possède une conservation limitée.
Apparition de l’appellation “kiwi”
Dans les années cinquante, l’entreprise néozélandaise Turners et Growers, pour plaire au marché américain, misa sur une nouvelle appellation, la “melonette”, pour rendre rendre l’actinidia plus attrayante. Cette tentative ne se révèla pas convaincante ; les États-Unis font payer des droits de douane élevés aussi bien pour les fruits se terminant en berry (comme la Chinese gooseberry) que pour les melons. En 1959, Turner proposa donc kiwifruit. Le nom de kiwi désigne un oiseau, symbole de la Nouvelle-Zélande.
Le terme “kiwi” n’est finalement apparu dans la langue française qu’en 1970. Il a ainsi définitivement remplacé l’expression “groseille de Chine” et “souris végétale”.
Les autres fruits et légumes de février
Février, c’est encore l’hiver. Mais, grâce aux importations d’agrumes, on trouve de délicieuses mandarines et clémentines d’Espagne, des oranges du Portugal. On trouve des citrons bergamotes, dont on ne connaît vraiment que le parfum des confiseries nancéennes. Vous serez surpris : ce fruit est bien une variété de citron, mais avec une extrémité aplatie et le zeste des bergamotes donne un arôme très subtil à vos salades de fruits, par exemple.
Entre deux crêpes, on fait le plein d’énergie en février !
Les fruits de février
• La clémentine est le fruit du clémentinier, un arbre hybride issu du croisement entre un mandarinier et un oranger. En 1892, en visite au frère Clément, chef des pépinières de l’orphelinat agricole de Misserghin (près d’Oran, en Algérie) Louis Charles Trabut, botaniste et médecin français, remarque cette espèce hybride. Le succès de la clémentine est, sans conteste, dû à l’absence de pépins.
• La grenade, reconnaissable à sa couleur rouge vif et à ses graines pulpeuses, dites arilles, est un précieux allié santé, en tête de liste des antioxydants, et notamment le jus de grenade, dont la capacité antioxydante serait supérieure à celle du thé vert et du vin rouge. On en trouve dans le sud de la France. Elle est disponible sur les marchés d’octobre à mars.
• La mandarine répond aux mêmes utilisations que l’orange, mais sa chair, sucrée et parfumée, est l’une des moins acides parmi les agrumes. Elle a néanmoins de nombreux pépins. On avait un peu oublié les mandarines, supplantées par les clémentines. Eh bien, vous verrez, elles sont vraiment très goûteuses.
• L’orange, tout comme la clémentine et la mandarine, est riche en vitamine C, une vitamine importante en hiver pour stimuler les défenses immunitaires. Lire : l’orange, le fruit du mois janvier.
• La poire, d’automne / hiver , comme la Conférence ou la Comice, concentre de précieux antioxydants dans sa pelure. Privilégiez les poires biologiques car les pesticides se concentrent dans la peau. Sa saison s’étend entre l’été et l’automne-hiver. Peu calorique, dégustez-la crue ou dévoilez toute sa douceur dans de nombreux desserts.
• La pomme, tout comme la poire, concentre de précieux antioxydants dans sa pelure et est donc à choisir biologique car il s’agit de l’un des fruits les plus traités. Et n’oubliez pas qu’an apple a day keeps the doctor away (une pomme par jour éloigne le médecin)…
Les légumes de février
• La carotte, plante bisannuelle, est le principal légume-racine cultivé dans le monde. Elle est apparue à la Renaissance, en Hollande. Elle est souvent consommée crue, en jus, râpée, en salade, seule ou associée à d’autres légumes. C’est une source importante de caroténoïdes, qui lui donnent sa couleur orange, bénéfiques pour la protection des cellules.
• Le céleri rave est une plante bisannuelle qui se consomme autant crue (en salade, râpée) que cuite (en gratin, en purée, etc.) en accompagnement de viande. Très apprécié l’hiver, comme tous les légumes racines, il renferme vitamines, minéraux et de nombreuses fibres alimentaires.
• Les choux de Bruxelles sont récoltés en automne ou en hiver et se consomment à l’eau, sautés à la poêle, rôtis au four, en gratin, comme légumes d’accompagnement ou râpés en salade.
• Le chou-fleur est une plante herbacée bisannuelle, classiquement blanc en France, mais il en existe de diverses couleurs en Italie, comme le Violet de Sicile (violet) et le Romanesco (jaune soufre). Les rois Louis XIV et Louis XV en étaient friands, notamment sous forme de potage à la du Barry. Mais sa culture ne s’est vraiment développée qu’à partir de 1830. Lire : le chou-fleur, légume du mois de mars.
• Le chou vert, frisé ou pommé, entre dans de nombreux plats d’hiver : pintade au chou, chou farci, etc. Une portion de 250 grammes de chou cuit couvre les trois quarts du besoin quotidien d’un adulte.
• L’épinard serait originaire d’Asie centrale et a été introduit en Europe par les Arabes au XIIe siècle. Selon la date du semis, on obtient des épinards de printemps, d’été et d’hiver. Riche en béta-carotène, l’épinard a une action bénéfique sur la santé des yeux, ainsi qu’un fort pouvoir antioxydant.
• La mâche, longtemps cueillie comme plante sauvage, est cultivée depuis le XVIIIe siècle. La France est le premier producteur mondial. L’exploitation est concentrée en Loire-Atlantique. Elles sont surtout consommées crues en salade, parfois mélangées à des pommes, des noix, des betteraves, etc.
• Le navet est une plante herbacée bisannuelle dont il existe plus de 150 variétés. La racine du navet se mange cuite, sautée, gratinée, en purée, en jardinière, en accompagnement ou pour parfumer des potages, les pot-au-feu. En Alsace, le navet se prépare aussi râpé, salé, pour un résultat proche de la choucroute.
• Le panais est un légume ancien, cousin de la carotte, qui est très riche en fibres. Détrôné par la pomme de terre, sa culture a été quelque peu délaissée, sauf en Grande-Bretagne, dans les pays nordiques et en Afrique du Nord. Il est de retour en France depuis la fin du XXe siècle, réintroduit par les maraîchers bios et l’engouement pour les légumes anciens.
• Le poireau fait partie de la même famille que l’ail et l’oignon. C’est un légume très ancien qui se consomme cuit. On peut le manger froid en vinaigrette, mais il entre le plus souvent dans la préparation de plats chauds : tartes, quiches, gratins, potages, pot-au-feu, potées… Sous forme déshydratée, on le trouve dans les potages industriels.
• Le radis noir, ou radis d’Espagne, radis d’hiver, raifort des Parisiens, aide le foie : il aide à éliminer les toxines. Il se consomme cru, pelé et coupé en lamelles ou râpé.
• Le rutabaga, qui ressemble au navet, se cuisine comme la pomme de terre. Il peut par exemple être servi en purée. C’est une source intéressante de vitamine C et de potassium.
• Le topinambour ou artichaut de Jérusalem, truffe du Canada… a été découvert par l’explorateur français Samuel de Champlain en 1603 lors de ses expéditions dans la Nouvelle France (actuel Canada). Il s’est rapidement développé en France grâce à sa culture facile.