Promenade au marché de La Rochelle

À La Rochelle, comme dans beaucoup de villes de province, les commerces de bouche du centre ont presque disparu. Seul le marché central, une véritable institution, subsiste. Il tient lieu de galerie commerciale uniquement consacrée à l’alimentation. Quand on vient de la place de Verdun, il se situe au bout de la rue Gargoulleau ou bien au bout des rues des Merciers et Saint-Yon quand on vient du Vieux Port ou de l’Hôtel de ville. Cette halle d’architecture XIX^e siècle fait face à une maison Renaissance à colombage et à d’autres bâtiments XIX^e en pierre, typiques de la région.

C’est un plaisir de parcourir les allées où la qualité le dispute à l’abondance. En pleine allée centrale, le traiteur Pannetier tient le haut du pavé. Ses plats préparés lui valent une fidèle et importante clientèle servie par une équipe souriante. Essayez les chips maison fraîches ! Un péché.
Le tripier Bouju, en face, vous sert (ou commande dans certains cas) tous les morceaux de choix, joue de bœuf, os à moelle, ris de veau, etc.
Dans l’allée de droite (quand on a pris l’entrée principale), les poissonniers proposent les meilleurs produits de la mer, souvent très onéreux, c’est à noter.
Dans l’allée de gauche se trouvent les traiteurs de produits étrangers. Manuela, “O Porto da saudade”, les délices du Portugal, présente tout sourire ses nombreux arrivages et, outre les fameux pasteis, des pâtisseries (à l’œuf et fleur d’oranger emballées dans des feuilles de filo) de religieuses d’une délicatesse rare.

Vous croiserez, en période électorale, les candidats aux élections locales, toujours prompts à s’entretenir avec vous des enjeux municipaux ou régionaux.

Les mercredi et samedi se tient le marché itinérant, sur les côtés extérieurs de la halle et surtout vers l’arrière, près de l’Arsenal et du Carré Amelot. Les maraîchers de Vendée ou des Deux-Sèvres, artisans charcutiers, fromagers, poissonniers, boulangers, etc., vendent leur production. Ne manquez pas la jonchée, fromage caillé et égoutté dans des joncs, avec des galettes charentaises artisanales, en face du café l’Expresso (où les habitués sirotent leur pineau ou dégustent le plat du jour). Plus loin, à gauche, un petit artisan charcutier cuisine lui-même son fagot charentais au cognac, sorte de pâté de campagne local, et ses grillons sont fameux. Comparez les étals des maraîchers, des poissonniers, des fromagers, il sont meilleur marché que dans la halle centrale. Près de la jonchée, un peu décalé, se trouve un monsieur très aimable qui vend mille fines herbes, ainsi que des pots.

Dimanche, le marché de La Pallice, avant l’ancien embarcadère pour l’île de Ré, plus populaire, propose en grande partie les mêmes denrées, moins chères, surtout après 12 h 30. Les poissons y sont vraiment bradés. Venez-y sans idée trop arrêtée et achetez en fonction des occasions.

Vendredi après-midi d’une petite partie de la place de Verdun à la rue Gargoulleau se tient également un marché restreint, souvent bio, en tout cas avec de très beaux produits locaux auwquels il est difficile de résister.

À ne manquer sous aucun prétexte, les marchés de La Rochelle font partie du passage obligé dans la vie locale où la gourmandise ouvre la porte à la convivialité. Notez que la rue Thiers, au bout de la halle, regorge de nouvelles tables aussi excellentes les unes que les autres, d’un meilleur rapport qualité-prix que dans les zones plus touristiques.