Maison Plisson, alimentation générale

À l’ouverture de la Maison Plisson, la foule patientait sur le trottoir. Mais la semaine de l’Ascension, les bobos ayant déserté Paris, c’était le moment d’aller s’y forger son point de vue. Évidemment, c’est un modèle de communication, le “manifeste” de la maison vous est remis : une sorte de petite bande dessinée qui raconte la création de cette maison et son esprit. Bien sûr, vous ne pouvez qu’y adhérer : les produits sont rigoureusement sélectionnés, selon des critères bien précis, et sont peu ou pas vendus à Paris. Par ailleurs, la Maison est parrainée par les chefs Yves Camdeborde (Le Comptoir du Relais Saint-Germain) et Bruno Doucet (qui a repris La Régalade du précédent). Le tout avec une charte graphique exemplaire, blanc sur bleu marine, d’un chic absolu.

• D’un côté de la porte de l’immeuble, se trouve l’épicerie appelée, comme au bon vieux temps, “alimentation générale”, vous êtes dans le ton, à l’image du nom de l’établissement : “Maison” Plisson. L’agencement, à la manière du début du siècle dernier, sans ostentation, est déjà un régal.
Un rayon primeurs d’une fraîcheur rigoureuse vous accueille dès l’entrée (avec un appareil à presser les oranges à la demande, un peu plus loin). À noter : les articles sont servis dans une poche en papier kraft, ce qui conserve les fruits et légumes sans qu’ils fermentent. Rien que pour ça, je vote ! À droite, la charcuterie (un beau jambon persillé de Bourgogne me faisait de l’œil), puis des fromages très avenants. Ces stands affichent une sélection française suffisamment étoffée, mais sans brouiller les repères.
Les producteurs viennent quotidiennement à la rencontre des clients et proposent des dégustations.

Au sous-sol, c’est la cave, l’épicerie et la confiserie régionales. Là, se trouvent quelques pâtes italiennes, mais l’ensemble reste orienté vers un assortiment de spécialités françaises artisanales. Bien sûr, on note tout de même des prix, sans doute à la hauteur de la qualité des produits, mais qui ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Néanmoins, de temps en temps, pour vous fournir en articles que vous tenez absolument à trouver… Dans un cadre esthétique qui ne peut vous laisser insensible.

• Sur le boulevard, de l’autre côté de l’épicerie, se trouvent la boulangerie avec restauration rapide, ainsi qu’un restaurant plutôt “healthy” de salades (15 euros) autour des céréales, des légumes ou des protéines ou de plats assez diététiques (de 16 à 21 euros : poisson cuit au bouillon et épinards, sauté de veau aux légumes de printemps ou un plat végétarien : aubergines au sésame, citron et coriandre). Vous pouvez aussi choisir des tartes (12 euros) au lard, aux épinards ou à la volaille. Rien n’est extravagant, que du traditionnel. Les desserts font appel à la nostalgie de l’enfance : riz au lait, assiette de fruits, tarte aux fruits de saison ou… la “très chouette mousse au chocolat” surmontée de noisettes, amandes et pistaches caramélisées. Très chouette, en effet.

Et si le service est fini, il vous reste à commander une jolie assiette de charcuteries finement coupées (ah, ça fait plaisir !) ou de fromages remarquables (un bleu à tomber à la renverse, un comté bien affiné, un petit morceau de fromage crémeux incroyable, etc.).
Arrosez-les d’un chinon (mais vous auriez pu choisir un haut-médoc, un viré-clessé, etc.) tout en rondeur et servi en quantité suffisante et non au compte-gouttes (6 euros).

Pour parfaire la touche “valeurs familiales”, les assiettes de faïence semblent venir aussi de chez nos grands-mères. Et en bon état.

Le tout avec la gentillesse et la patience du personnel qui tente de contenir l’affluence avec le sourire. Et notez qu’hormis la carte American Express, tous les moyens de paiements sont admis, notamment les Tickets-restaurant, ce qui mérite d’être salué dans un tel établissement assez haut de gamme. Je vous ai tout dit ? Alors allez-y…