Le sandre fumé au foin, une cuisson en vogue en ce moment, tout à fait intéressante.

Le restaurant d’un lycée hôtelier, Le Vieux Carré

Restaurants - 25 mars 16

C’est bien connu, les écoles hôtelières ouvrent leurs portes aux particuliers qui viennent ainsi déguster un menu exécuté par les élèves. Inutile de préciser qu’il faut réserver environ deux mois à l’avance et se renseigner sur les conditions de chacune de ces écoles. Moyennant quoi, vous vous régalez grâce à l’application et à l’enthousiasme de ces jeunes chefs en herbe. Première expérience au lycée hôtelier de La Rochelle.

À votre arrivée, vous êtes invité à rejoindre le premier étage pour prendre un apéritif. C’est là que les élèves barmen s’exercent à composer des cocktails. Avec ou sans alcool. Nous avons testé les deux : le cocktail alcoolisé était à base de tequila, de citron vert, avec un trait de Tabasco. Cette pointe épicée se mariait parfaitement aux autres ingrédients, donnant une boisson parfumée et, somme toute, peu alcoolisée.

La salle à manger, avec de grandes baies vitrées, se trouve au deuxième étage où toutes ces petites élèves, sagement habillées d’un tailleur noir et coiffées d’un chignon de ballerine, vous accueillent.
L’Alsace-Lorraine-Franche-Comté était le thème du menu de ce jour-là, mais une jolie mise en bouche précédait les “choses sérieuses” : une verrine remplie de panacotta à la mangue et crevettes flambées au cognac. Heureusement le parfum de mangue état à peine perceptible et l’ensemble se laissait tout à fait apprécier.

La jeune fille qui prenait la commande nous a, bien sûr, proposé du vin. Cette jeune élève mélangeait un peu sa géographie viticole. Elle nous a d’abord suggéré, du pouilly fumé, ce qui est un peu éloigné de l’Alsace. Mais, pour éviter le vin blanc, nous avons demandé s’il était possible de boire du pinot noir. D’Alsace, bien sûr. Et voilà qu’elle nous annonce un pinot noir assemblé à du gamay. Et pour cause, c’était du Fiefs vendéens, Marie du Fou ! Ce lycée hôtelier ne doit pas être à la tête de tous nos crus viticoles, mais cette jeune apprentie ne semblait faire de différence qu’entre le vin blanc et le vin rouge, sans grande nuance de terroir. C’est ainsi qu’on apprend… et nous sommes ici pour l’entraînement des élèves. Et ce vin, bien sûr, est tout à fait honorable.

Nous avons commandé les deux entrées possibles. Le dartois de brochet, sauce Nantua et fines herbes était décoré d’une écrevisse en guise de clin d’œil à la sauce Nantua. Le dartois, c’est un feuilleté, comme un Pithiviers, mais salé et au brochet… Excellent.
Quant à la croûte comtoise, il s’agissait de toasts grillés garnis de crème aux morilles, viande séchée, lamelles de comté, deux rondelles de saucisse de Morteau. Une jolie et agréable entrée, avec que de bonnes choses.

Pour suivre, nous avons délaissé de carré de porc aux quetsches avec des spätzle (pâtes fraîches alsaciennes) au beurre noisette et opté pour le poisson : un filet de sandre au foin, écume fumée, sauce riesling et riz aux champignons.
Vous avez remarqué comme les plats fumés au foin sont à la mode, en ce moment ? Il faut creuser cette technique… En fin de repas, les deux jeunes apprentis-cuisinières ont fait le tour des tables pour recueillir les impressions. Elles nous ont expliqué qu’elles avaient, entre autre, fait pocher le poisson dans du lait avec le foin.

Les tartelettes aux mirabelles étaient recouvertes d’un grillage bombé en fils de caramel. Les résultats, selon les tables, étaient inégaux. Mais il est vrai que cette technique demande expérience et grande habileté. Toujours est-il que la pâte sablée et la garniture des tartelettes fondaient en bouche.
L’autre dessert, l’assiette du pâtissier, étaient des sablés garnis de chantilly aux myrtilles, typiquement vosgienne.

Bref, ce repas, hors apéritif et vin, est revenu à 18 euros ! Voilà qui vaut la peine de servir de cobaye pour l’entraînement de ces jeunes élèves cuisiniers.
Pour ceux qui auraient des hésitations, c’est une expérience à tenter.

Restaurant Le Vieux Carré
Avenue des Minimes
17000 La Rochelle
Tél. : 05 46 44 90 42
Places limitées. Réservations ouvertes deux mois à l’avance (hors vacances scolaires)

D’autres repas sur le site des écoles hôtelières de Paris.

Les trois restaurants d’application de l’école Ferrandi
- à Paris (réservations exclusivement sur le site)
Restaurant Le Premier
28, rue de l’Abbé-Grégoire
75006 Paris
Dîner à 19h30 : 45 euros
Restaurant Le 28
28, rue de l’Abbé-Grégoire
75006 Paris
Déjeuner à 12h30 : 45 euros
- à Jouy-en-Josas
L’Orme rond
Tél. : 01 39 67 12 07
(réservations de 9h00 à 11h30 les lundis, mardis, jeudis et vendredis, hors vacances scolaires)
Déjeuners à 12h30 mardi, jeudi et vendredi : 25 euros
Dîners à 19h30 mardi et jeudi : 35 euros

Les élèves se sont exercés à faire un grillage en fils de caramels. Ce grillage, qui demande savoir-faire et habileté, était inégalement réussi selon les tables…
Le menu du jour était placé sous le signe de l’Alsace-Lorraine-Franche-Comté.

2 commentaires

Mr Farrow & Mrs Ball 19 mai 16

Madame Total,
Suivant vos bons conseils, nous avons nous aussi testé le restaurant pédagogique d’un lycée hôtelier (à Poitiers). Simple, mais efficace: gaspacho andalou en entrée (bien relevé, très frais), suivi d’un onglet aux échalotes et gratin dauphinois (viande goûteuse et saignante comme demandé, gratin très savoureux). Avant le dessert, une petite assiette de fromages affinés qui a divinement bien accompagné notre demi-bouteille de Chinon rouge (7 euros !). Et pour clore ce repas, un millefeuille framboises-pistache très réussi d’un point de vue gustatif comme esthétique. Le tout pour 21 euros par personne. À ce prix-là, on aurait bien tort de se priver ! Merci encore de partager avec nous vos bons plans !
Bien cordialement.

mariatotal 22 mai 16

Merci pour votre commentaire. Vous me faites bien saliver. Cordialement à vous.

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