Les Canailles de Ménilmontant
Restaurants - 02 mars 18
Bis repetita… Après le IXe arrondissement de Paris, rue La Bruyère, Les Canailles ont ouvert une seconde adresse à Ménilmontant, en lieu et place de La Boulangerie. Il fallait bien le savoir-faire de ces Canailles pour reprendre le flambeau et animer ce coin peu connu des non-résidents du XXe. Pari tenu.
La citation de Montesquieu semble avoir été inventée pour illustrer les murs de ces Canailles, bistro dédié à la bonne chère et aux mets savoureux qui évoquent les saveurs d’antan : Il y a trois choses importantes dans la vie : la première est de manger ; les deux autres, je ne les ai pas encore trouvées.
Le décor respecte la tradition bistrotière parisienne avec un sol en belle mosaïque bleue (restée de La Boulangerie), des tables en bois satiné et des clins d’œil au vieux Ménilmontant de Trenet et de Maurice Chevalier accrochés au mur. L’ambiance est chaleureuse et Emmanuel Chaignon, maître d’hôtel formé dans les palaces, ne dédaigne pas à lier conversation, ce qui ne l’empêche pas de veiller au rythme du service grâce à une équipe très efficace.
La cuisine selon Sébastien Guillo doit répondre à deux impératifs : à chaque saison sa spécialité et elle doit être simple mais raffinée, traditionnelle et savoureuse…
Nous sommes début mars, à la lisière de l’hiver, encore la saison de son fameux carpaccio de langue de bœuf tiède, sauce gribiche.
Pourtant, nous avons opté pour son non moins savoureux velouté de topinambours, œuf parfait et jambon Serrano et sa remarquable terrine de gibier maison au cognac, assez maigre et raisonnablement corsée.
Le poisson du marché était un dos de cabillaud poêlé posé sur des cubes de légumes de saison, poêlés eux aussi : carottes, topinambours, choux-Bruxelles. Cuit à point, le poisson restait moelleux et goûteux, tandis que les légumes, encore à peine croquants, livraient encore tous les parfums.
Le délicieux beurre blanc à la ciboulette apportait une touche gourmande.
En dessert, le baba gorgé de rhum et son aérienne chantilly au citron vert sont des incontournables de la maison. Qui peut y résister ? Amateurs, ne passez pas à côté, c’est celui-là qu’il vous faut !
La carte des “vignerons récoltants” ne vous assomme pas et notre côtes-du-rhône ensoleillé nous a enchantés.
Habitants du XXe arrondissement et d’ailleurs, c’est ici qu’il faut venir vous encanailler.
Sans oublier les premières Canailles Pigalle.
Retour à la mi-juin
Le carpaccio de langue de bœuf figurait au menu. D’une finesse, à tous les sens du terme, incomparable, avec de l’œuf dur haché, des lamelles de parmesan et de la roquette.
Le pressé de lapin du Poitou aux noisettes accompagné d’un superbe beurre aux herbes complétait encore les entrées du menu ainsi qu’une joli salade d’asperges blanches au magret de canard.
La galette de pied et jarret de porc était aussi de retour. La même qu’à Pigalle. C’est la patte du chef.
Impossible de ne pas reprendre de baba au rhum des Philippines avec la chantilly au citron vert.
Avec le dessert vous sont offerts des petites truffes au chocolat, pas trop sucrées, pas trop molles, tout simplement exquises, ainsi que des financiers croustillants en dehors, moelleux et parfumés de leur beurre bien noisette à l’intérieur.
Une leçon de cuisine.
Le côtes-du-rhône, toujours aussi bon et présent en bouche.
Last but not least, pas de musique ! Courez-y (enfin, non, laissez-moi une table…).
15, rue des Panoyaux
75020 Paris
(Métro Ménilmontant ou Père Lachaise)
• Tél. : 01 43 58 45 45
• Fermé samedi et dimanche
• Formule déjeuner : 17 euros
Menus-carte : 28 et 35 euros