Au Servan, les femmes sont aux manettes
Restaurants - 02 déc. 14
Au Servan, Tatiana Levha, élève d’Alain Passard, ne laisse rien au hasard et nous livre une cuisine d’une précision d’horlogerie. Le succès que son “néo-bistrot” a remporté dès son ouverture, début 2014, est entièrement mérité. Rue Saint-Maur, entre la République et le Père Lachaise, dans le XIe arrondissement de Paris, Le Servan est toujours plein, alors réservez !
Même pour le déjeuner, ce bistrot est certes plein, mais la vingtaine de tables sont raisonnablement espacées. Le sol, à petits carreaux années soixante, est resté tel quel, les murs et les plafonds ont été décapés, laissant ressortir deux ciels moulurés, bien plus anciens, ainsi que certaines vieilles pierres, un peu à la manière d’un terrain de fouilles, ce qui n’est pas vilain du tout. Le comptoir contemporain, noir et or, sépare la salle de la cuisine où officient environ cinq jeunes gens appliqués. Trois filles en salle, dont les sœurs aux origines philippines Levha, Katia et Tatiana, la jeune chef.
Le menu du déjeuner à 23 euros comporte entrée, plat et dessert : vous choisissez entre 3 entrées, 2 plats et 2 desserts.
En entrée, Sarah, auteur du blog À croquer, et moi avons opté pour le croustillant de tête de veau. La tête de veau est désossée, pressée, coupée en tranches et, chacune d’elles bien grillée (comme à La Part des anges). La petite salade d’accompagnement m’a séduite : des lamelles de fenouil, de brocolis, saupoudrée des graines de moutarde avec un coulis d’oseille. Ça commençait vraiment bien.
Les vins rouges simples et ronds contribuent à ravir nos papilles.
Pour suivre, le pavé de cabillaud, bien grillé était parfaitement (et pas trop) cuit. Peut-être un peu tiède au goût de Sarah… Les légumes étaient encore délicieux : des épinards et de l’oseille à peine pochés avec des brisures de chou romanesco et de brocolis. Impossible de reconnaître la touche d’assaisonnement, mais vous laissez repartir votre assiette absolument vide.
Et pour finir, la tarte bourdaloue (un agréable come-back), excellente et assez classique, était surmontée d’une glace indéfinissable si ce n’est par un soupçon acidulé de yuzu, mais impossible de trouver la base de cette glace exquise. J’ai goûté le millefeuille de Sarah, tout simple, fourré d’une seule couche de crème pâtissière onctueuse, très légère. D’une délicatesse rare.
Pour approfondir cette découverte, le soir, les prix de la carte sont raisonnables pour cette catégorie de cuisine. Comptez de 37 à 44 euros : les entrées oscillent entre 10 et 13 euros, les plats entre 20 et 23 euros et les desserts sont à 7 ou 8 euros.
En tout cas, j’y reviendrai !
Le Servan
32, rue Saint-Maur
75011 Paris
(Métro Parmentier, Rue Saint-Maur)Tél. : 01 55 28 51 82
Ouvert de midi à 14h30 et de 19h30 à 22h30 du lundi soir au vendredi soir (fermé samedi, dimanche et lundi midi).