Le Comptoir italien rochelais

Jacques Rodriguez tenait depuis sept ans le mythique Bar André, en face, lorsqu’il s’est mis à son compte en rachetant à Grégory Coutanceau son Comptoir des Voyages, aidé d’un chef qui a travaillé vingt-deux ans dans le Piémont. Autant dire que la cuisine italienne n’a pas de secrets pour lui.

Forts d’un bouche-à-oreille favorable, nous voilà attablés en terrasse, prêts à nous plonger dans la cuisine transalpine.

Le menu à 28 euros nous convenait parfaitement, même si la carte proposait d’autres plats recherchés (lasagne de homard et épinards à la crème de langoustines, par exemple). La moitié de la carte des vins est, de façon originale, consacrée aux vins de stars, c’est-à-dire aux vins issus issus de vignobles appartenant à des célébrités du spectacle. C’est ainsi que j’ai choisi un rosé produit par le fils de Léo Ferré, léger et parfait avec les fruits de mer. Le rosé de l’autre morceau de la carte était, lui, nettement plus corsé, mais vraiment intéressant.

Arrivent mes rondelles d’aubergines alternant avec des tranches de tomates légèrement confites, entourées de coppa, gratinées d’une belle tranche de mozzarella et entourée d’un filet de pesto (Melanzane arrostite alla coppa, mozzarella e pesto). Rien de spectaculaire, mais j’ai adoré le mélange de ces saveurs qui imprégnaient bien ces légumes.
Quant à l’insalata di polpo e patate alla ligure, autrement dit la salade de poulpe et pommes de terre avec du basilic, des olives noires, des tomates cerises, de l’huile d’olive et du citron, elle était remarquablement servie et formidablement goûteuse.

Quant aux tagliatelles aux gambas et asperges (tagliatelle gamberoni e asparagi), elles étaient magnifiquement arrosées d’une magnifique huile d’olive, bien sûr, et leur couleur ne laissait aucun doute sur le poids d’œufs dans la composition des pâtes.
Mes linguine aux palourdes et à la poutargue de mulet (liguine con vongole e bottarga di muggine) étaient également délicieuses, notamment les palourdes, puisque… le chef avait oublié la poutargue. C’est dommage et, ma petite remarque, prise de façon un brin désinvolte, aurait bien mérité que le café soit offert. Les autres plats du menu – saltimbocca alla romana, filet de maigre à la sauce vierge, asperges et basilic, etc. – étaient également tentants, mais nous avions envie de pâtes, tout simplement.

Et pour finir, tous les desserts semblaient merveilleux, faits maison (tiramisu au café ou baba au limoncello, par exemple), mais nous avons choisi le dessert du jour, composé d’une ganache au chocolat noir et d’une glace au gianduja (vous savez, ce chocolat praliné italien, souvent présenté en bouchées à la forme d’une pyramide rectangulaire) et surmonté d’une bonne dose de chantilly. Une véritable gourmandise.

Et nous voilà prêts à y retourner déguster à nouveau ces légumes et les parfums du sud…