La musique, la musique !
Éditorial et humeur - 20 mars 12
À la musique, sans qui la vie serait une erreur…”. Voilà comme Eddy Mitchell dédicace son livre d’entretiens *. Tantôt elle nous émeut aux larmes, tantôt elle nous met en joie, la musique devrait exalter nos émotions.
Nombre de restaurants ou cafés branchés cultivent une ambiance lounge, qui nous inflige un fond sonore en général inapproprié au style de l’endroit. En tout cas, le moment de détente que vous souhaitez partager avec vos amis passe à l’as.
Que faire ? Demandez tout simplement, et gentiment, à un serveur de baisser la puissance sonore. En général, ça marche. Mais si, en entrant dans un restaurant, l’atmosphère me paraît manifestement trop bruyante, je rebrousse chemin, voire en le faisant savoir : “Il y a vraiment trop de bruit, je ne peux pas rester!”.
Dans les restaurants non sonorisés, je n’hésite pas à féliciter de ce choix. Un jour, un serveur des Éditeurs, au carrefour Odéon (Paris VIe), me répond du tac-au-tac : “Oui, ça fait du bien, non ?”
Mais ne soyons pas rabat-joie, une suave bossa nova dans un décor années soixante, à un volume acceptable, c’est tout à fait réjouissant. Vous apprécierez, par exemple, ce bien-être sonore au Café Charlotte (4, rue Belgrand, Paris XXe), nouvellement décoré avec des meubles authentiques de Charlotte Perriand… sauf quand la sempiternelle tehno y reprend le dessus, en fin de soirée. Une véritable faute de goût.
Un jour peut-être, cafetiers et restaurateurs comprendront-ils qu’une atmosphère sereine n’est pas l’ennemie du tiroir-caisse. Ah ! La musique, la musique…
- “Il faut rentrer maintenant”, Eddy Mitchell, entretiens avec Didier Varrod, aux éditions de La Martinière (18 €).