Escapade gourmande à Strasbourg

Tout le monde tombe sous le charme de cette ville et de cette région. Les amis de mes années estudiantines restent nostalgiques de cette ville dynamique où il faisait déjà si bon vivre. Le tramway l’a rendue encore plus agréable et plus calme.

Parmi les gloires locales, vous connaissez Tomi Ungerer (prononcez Oungueureur) qui, depuis 2007, a son musée, avenue de la Marseillaise, dans l’ancienne Villa Greiner, entre la place de la République et la grande poste. Souvenez-vous, il a illustré les livres de Roal Dahl et beaucoup de livres pour enfants. Il aussi composé de nombreux dessins sarcastiques, notamment lors de son long séjour à New York. Et des dessins érotiques. Les vitrines contiennent nombreux jouets extravagants. Le musée accueille aussi des expositions temporaires. À lui seul, ce musée mérite le voyage.

Il faut aller, en tram, voir le Parlement européen, dont le patio expose les photos qui ont marqué la construction de l’Europe. À proximité se trouvent la Cour européenne des Droits de l’Homme et le Conseil de l’Europe. Tous des bâtiments intéressants.

Et, bien sûr, promenez-vous dans le célèbre quartier de la Petite France jusqu’aux Ponts couverts, près de l’ancienne prison, transformée en… ENA ! Ne manquez pas la visite de l’intérieur de la Cathédrale et de sa magnifique horloge astronomique. Si le temps est clair, montez les 330 marches qui vous mènent au sommet pour admirer la ville de haut. À l’horizon, les Vosges d’un côté, la Forêt Noire de l’autre. Au milieu de tout ça, goûtez les spécialités alsaciennes dans une des nombreuses Winstube : jarret de porc, Krumbeersalat (salade de pommes de terre), Bibeleskäs (fromage frais à l’ail et aux aux fines herbes, avec des pommes de terre), etc. Les Winstube les plus connues : Le Clou, Yvonne, le Saint-Sépulcre, le Tire-Bouchon…

Mais ne négligez pas la Maison Kammerzell, une maison magnifique, sur la place de la Cathédrale. Vous ne pouvez pas la manquer. Elle peut sembler réservée aux touristes. Ne vous y fiez pas. L’établissement mérite vraiment qu’on lui consacre un repas. D’abord, le bâtiment, classé Monument historique depuis 1929, est exceptionnel. Les tables du premier étage sont installées dans des alcôves, sur différents niveaux. Et dans l’assiette ? Eh bien, outre la traditionnelle et excellent choucroute (pourtant, d’habitude, les choucroutes sont meilleures à la maison), essayez d’autres spécialités alsaciennes, comme les escargots, le poulet à la manière du coq au riesling, etc. Le rapport qualité-prix ne vous décevra pas et le service se montre attentionné.

Dans les restaurants gastronomiques, vous vous régalerez de plats de chefs originaux : le 1741, face au palais des Rohan, le dernier-né, commence son ascension. Le Crocodile, rue de l’Outre, a déjà une histoire ancienne. Son chef fut le cuisinier attitré de deux de nos présidents de la République. Et la réputation du Buerehiesel d’Antoine Westermann, dans le parc de l’Orangerie, près du Parlement européen, n’est plus à faire.

Et si vous êtes motorisé, allez dans un village alentour (à L’Aigle, à Pfulgriesheim, ou Les Maronniers, à Stutzheim, par exemple) vous régaler de Flammeküche (ou tarte flambée)… Prenez-la traditionnelle: une fine couche de pâte à pain tartinée de crème, de lamelles d’oignons et de lardons. Les versions sophistiquées gâchent ce plaisir. Arrosez d’Edelzwicker, le vin blanc le plus simple, mais c’est celui qui se marie le mieux à la Flammeküche.

Prévoyez trois jours de jeûne, après ça…