De belles maisons portugaises blanches aux fenêtres encadrées de bleu, jaune ou vert longent
les rues grossièrement pavées. Attention, à marée haute, l’eau envahit les rues comme à Venise,
en période d’aqua alta. Oubliez donc vos talons aiguilles, évidemment. À moins de louer une voiture
ou d’avoir les moyens de vous offrir un vol en petit avion, vous y accédez depuis Rio ou São Paulo
en autocar.
À Paraty (ou Parati), offrez-vous une promenade privée en bateau pour 70 reais l’heure
(26 €) dans la baie. Vous pourrez demander à être arrêté au bord d’une île ou de la côte
dans un restaurant parfois un peu onéreux, mais où la vue est imprenable.

Escale au gîte d’Indaiatiba

À la gare routière, prenez l’autobus (3,80 reais, 1,40 €), direction Barra Grande, via Graúna, jusqu’au gîte d’Indaiatiba, le “restaurante do Francês”, que tout le mode connaît : 16 kilomètres jusqu’à l’arrêt où l’autobus fait demi-tour. Marchez sur le chemin à gauche encore 400 mètres. Le taxi vous demandera 80 à 90 reais (29 à 33 €). Le dernier autobus quittant Paraty à 17 h 20, ce peut être utile.

En pleine nature, le restaurant gastronomique s’est vu décerner une étoile par le guide brésilien Quatro Rodas. Grâce à l’héliport aménagé quelques mètres au-dessus de la terrasse, de nombreux hommes d’affaires viennent régaler leurs clients de cuisine française dans ce cadre idyllique. Olivier et Valeria ont investi les lieux voilà une petite vingtaine d’années, ont restauré le bâtiment et les dépendances. Un énorme travail de jardinage a été entrepris pour maîtriser la nature luxuriante. S’y est ajouté le creusement d’une piscine alimentée par l’eau d’un torrent. Un autre torrent jouxte le sauna qui fonctionne à partir de 17 h 30. Une remise en forme idéale avant la caïpirinha à la mandarine du jardin et un dîner… comment dire ?… raffiné, mais bien servi et sans esbrouffe, fait de produits locaux et, souvent, de la maison.

Vous serez enchantés par la muqueca (une préparation bahianaise) de crabe, poisson au lait de coco et cœurs de palmier (maison, rien à voir avec nos bocaux), bananes du jardin flambées et caramélisées à la glace maison à la cannelle. Les plats sont pour deux, ce qui explique les prix affichés.

Le chemin qui conduit aux chambres et au bungalow (pour quatre), en contrebas de la maison principale, toujours dans la forêt tropicale, est éclairé, à la nuit tombée, par des torches à huile dès la nuit tombée, c’est-à-dire tôt dans cette partie du globe. Votre sommeil y est bercé au son du cours d’eau.

Le petit déjeuner, servi à la table, se déroule sur fond musical de Bach… C’est probablement le seul endroit du Brésil où vous entendrez les variations Goldberg. Ce qui vous changera agréablement, je vous assure. Ajoutez-y la traversée de la pièce par un papillon ou un colibri, que le chat laisse en paix. L’indispensable papaye est servie sur une feuille de bananier, l’omelette aux fines herbes faite à l’instant, baveuse comme on les aime, confitures maison de gingembre et papaye et de grumichama (un fruit assez proche du jabuticaba ou du cassis pour nous, qui ne voyage pas, cueilli ici derrière l’héliport), gâteaux et pain maison.
De là, le premier bus pour Paraty passe à 11 h 10.